Test #02 – Luigi’s Mansion 2

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Luigi's Mansion 2

Luigi’s Mansion, malgré sa courte durée de vie et un gameplay sommes toute très rébarbatif, avait su être l’une des bonnes surprises du line-up de lancement de la Gamecube. Souvent mis de côté par l’insolente renommée de son frère, Luigi avait su s’émanciper en quittant le royaume des champignons et proposer une aventure délicieusement horrifique dans un manoir lugubre. Sympathique et accrocheur, le titre a été un succès d’estime pour beaucoup, mais hélas manquait de matière pour s’adonner à une place d’indispensable sur la console.

Plus de 10 ans après, Nintendo remet le couvert en proposant une suite pleine de frissons dans un deuxième volets sobrement intitulé Luigi’s Mansion 2. Vous l’aurez compris, Nintendo n’espère pas révolutionner la formule de base, mais bel et bien ajouter ici et là des nouveautés afin d’égayer un gameplay qui était jusqu’alors un peu mollasson et répétitif. C’est dans les vieux pots que l’on fait les meilleurs confitures comme on dit ! Aujourd’hui Nintendo a mis de côté le développement de cet épisode au studio canadien Next Level Games. Un studio loin d’être méconnu des fanboy de Nintendo puisque les développeurs ont travaillé auparavant sur certaines franchises de Nintendo, comme Mario Smash Football sur Gamecube et Mario Strikers Charged Football sur Wii et dans une moindre mesure Punch Out sur Wii en 2009. Pour ceux qui ont oublié, Luigi’s Mansion c’était ça :

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=bYRQqqMnmdk[/youtube]

Une réalisation exemplaire

Avant de vous expliquer le fond du problème qui amène Luigi à se retrouver dans de beaux draps, parlons des choses qui ressortent d’emblée. Et ce qui frappe aux premiers abords c’est bien la réalisation globale du titre. Les graphismes sont travaillés et Nintendo a su porter une intention toute particulière à l’ambiance du titre qui joue constamment sur deux tableaux. Comme dans le premier opus sorti sur Gamecube, Luigi’s Mansion 2 joue avec les codes de l’horreur traités avec humour. Nous retrouvons des lieux communs à toutes œuvres horrifiques, ainsi les sempiternelles cimetières, salles obscures, couloirs sombres et pièces délabrés sont de la partie. Et chaque pièce unique regorge de secrets. L’ambiance est parfaite et fait parfaitement illusion. L’atmosphère y est d’autant plus sympathique que la musique contribue au maximum à l’immersion. Que ce soit du thème principal, aux chansons fredonnées par un Luigi tétanisé par la peur, jusqu’aux cris poussés par celui-ci, l’équipe de Next Level Games a fait plus que du très bon boulot !

La première grosse différence par rapport à son aîné, est la présence de plusieurs manoirs à visiter. Chacun possédant ses propres caractéristiques et son propre univers redéfinissant sa vision de l’horreur. Tantôt dans une usine désaffectée, tantôt dans un manoir malsain s’apparentant à une serre botanique géante, les environnements sont hétéroclites et toujours plaisant à parcourir. Seulement ne vous attendez pas à découvrir les manoirs en même temps, ceux-ci sont déblocables un part un, une fois le précédent fini.

Une histoire simple pour des contrôles simples

Nintendo oblige, l’histoire du jeu pourrait tenir sur un timbre poste. Mais qu’importe si ce dernier suffit à porter un gameplay efficace qui coule sans contrariété. Par une belle nuit, King Boo s’empara de la lune noire et la brisa en plusieurs morceaux. Il dissémina les bouts dans chacun des manoirs afin que ceux-ci ne soit à jamais retrouvé. L’artéfact qui flottait alors dans les airs, apportait prospérité dans la vallée des ombres. En effet, le joyau avait un pouvoir apaisant sur les habitants d’outre-tombe de la vallée. Alors que le professeur K.Tastroff fabriquait ses inventions dans le manoir du désespoir, celui-ci fut mis à mal par ses apprentis fantômes devenus fou. Ce dernier demanda donc à Luigi de lui venir en aide afin de remettre de l’ordre dans tout ça et ainsi reprendre ses activités.

Et comment s’y prend-on pour empêcher l’invasion des fantômes dans le monde entier ? Prenez Luigi, As de la couardise par excellence, une lampe de poche et un aspirateur surpuissant. En bref, parcourez les manoirs, éblouissez vos proies et aspirez les en dirigeant le stick de votre 3DS dans le sens inverse à la direction de votre fantôme prêt à capturer. Un jeu d’enfant ! Une prise en main quasi-immédiate tant elle est contrôlée et simplisme. Du made in Nintendo.

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Un gameplay varié et des secrets en pagailles

Outre une histoire prétexte, la véritable force du titre est sans nul doute les petites trouvailles que l’on retrouve d’un bout à l’autre de l’aventure. Guidé par le professeur durant les missions et armé de son aspirateur Ectoblaste 5000, Luigi use de tout son courage pour amener à bien l’aventure qui lui est confiée. Les missions sont assez différentes, même si celles-ci se résument à suivre les traces de fantômes, trouver des objets pour avancer dans l’aventure, ou encore activer un mécanisme. J’aurais aimé plus de variété dans les missions, heureusement que celles-ci sont le plus souvent assez longues surtout sur un jeu sur portable. En effet les missions se finissent au minima en 10 minutes en débusquant quelques trésors, mais la plupart dure plus de 20 minutes. En tout et pour tout, vous en aurez pour 13 heures de jeu. Honorable, même si le jeu manque cruellement de challenge par moment, même face à des boss. On en redemande une fois l’aventure bouclée.

En terme de rythme au sein des missions, nous avons à faire à un schéma toujours similaire : l’arrivée sur les lieux, la mission en elle-même et enfin le retour au laboratoire une fois celle-ci termineé avec quelques quolibets en guise de compliment de la part du professeur K.Tastroff avec en plus le résultat de votre excursion (temps réalisé, butin récolté, fantômes capturé …). Luigi’s Mansion 2 jouit d’une très bonne rejouabilité, idéale pour parfaire son score. Le seul souci réside dans le fait que les phases d’explorations sont constamment entre-coupée par un babillage un poil incessant du professeur.

Quant au bestiaire, bien que les spectres manquent de variété, il faut admettre qu’ils usent de subterfuges pour contrer les attaques du joueurs. Masques de soudeurs devant les yeux, pelles dans les mains, sceaux sur la tête, tout y passe ! Les boss qui clôturent chaque mission, sont quant à eux bien pensés quoique peu robustes. Dommage.

Il est vrai que dans le premier opus, Luigi ne pouvait pas interagir des masses avec le décors. Seulement dans ce second volet, on peut aisément aspirer la poussières, les toiles d’araignées et les souris, mais pas uniquement ! L’Electoblast 5000, seule arme du jeu, a la faculté d’aspirer des objets que bons nombres de femmes de ménages aimeraient aspirer : pièces, billets, lingots. L’argent accumulé permet l’amélioration de votre aspirateur en ajoutant plus de puissance, mais aussi d’améliorer le reveloscope, une lampe de poche permettant de faire apparaître des objets jusqu’alors invisibles. Sympathique, même si ces améliorations auraient pu être plus poussées, comme à la manière d’un Dead Space par exemple avec les points de force.

Ajoutons que l’aspirateur a d’autre utilité encore insoupçonnables pour beaucoup comme envoyer des projectiles, faire tourner des ventilateurs, aspirer des affiches, papier peints, manteaux et draps. C’est que l’Electoblast est puissant ! Cette pléthore d’utilisation agit sur un gameplay lui aussi varié. On s’amuse à faire tomber les piécettes coincées sur une poutre, abattre un mur pour quelques lingots, tourner un ventilateur pour activer un mécanisme ancien … On explore, on découvre des passages, des trésors, de nouveaux fantômes à capturer au gré de nos missions. Un régal !

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Mais ce qui rend le jeu très sympathique à explorer c’est avant tout grâce à l’humour omniprésent du titre. J’ai particulièrement apprécié les mimiques de Luigi, effrayé et peureux pour un sou face aux élucubrations de K.Tastroff qui joue constamment sur ses nerfs. Mêmes les fantômes se prêtent au jeu, et avouons-le, même si ces fantômes sont les ‘ennemis’ du jeu, ils demeurent plus de grands filou bêtissard que de spectres cruels et sanguinaires.

Enfin notons que le jeu regorge d’autres joyaux plus précieux à collectionner, à l’instar de 13 gemmes éparpillés dans chaque manoir, ou des Boos à débusquer et à capturer à chaque mission. La récompense est grande, car une fois tous les Boos de chaque manoirs pris au piège dans votre aspirateur, une mission bonus se débloquera dans celui-ci. Une ruse appréciable pour faire perdurer l’expérience de Luigi’s Mansion 2 et une aubaine pour les joueurs frappés de ‘collectionnites’ aiguës.

Conclusion

Finalement à l’époque on attendait fermement les suites des aventures de Mario dans un épisode surclassant l’épisode sur Nintendo 64 et nous avions Luigi’s Mansion en guise d’amuse-gueule. Aujourd’hui Luigi’s Mansion 2 fait clairement office de plat de résistance face à un New Super Mario Bros 2 confondant de banalité et un Super Mario 3D Land entre deux eaux. Le jeu constitue donc pour tous possesseurs de 3DS, fan ou non du premier épisode, un titre de choix, tant le jeu jouit d’une réalisation sans faille. Seuls bémols, sa facilité et ses bavardages pouvant nuire au rythme et à l’action présente. Surclassant le précédent épisode, Luigi’s Mansion 2 offre une bonne bouffée d’humour sur 3DS et doit d’ores et déjà faire partie de votre ludothèque à côté de Kid Icarus : Uprising.

Un point sur l’utilisation de la 3D dans Luigi’s Mansions 2 qui s’avère dispensable, bien que l’illusion fait mouche sur certains plans. Je dirais que globalement le titre prend bien en considération la 3D, bien que celle-ci n’ajoute pas une plus-value dans le gameplay notable, à l’instar de Super Mario 3D Land ou un plus dans la profondeur de champ comme Kid Icarus Uprising. Cependant il serait dommage de s’en priver.

Ma Note est de 17/20.

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