Cyberarnaques : j’ai failli me faire avoir… et vous aussi, peut-être

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Je ne pensais pas écrire un jour cet article depuis un mélange d’énervement et de soulagement. Énervement, parce que j’ai failli me faire avoir. Soulagement, parce que j’ai senti le piège à temps.

C’était une fausse alerte de colis — vous savez, ce SMS qui vous dit que votre livraison est bloquée, avec un lien pour « débloquer » la situation. Une seconde d’inattention, et on clique. J’ai failli. Et franchement, je ne suis pas le seul.

Derrière ces petites escroqueries du quotidien se cache une véritable explosion des cyberarnaques. Et les chiffres publiés ces derniers jours par Cybermalveillance.gouv.fr et la Global Anti-Scam Alliance font froid dans le dos.

En 2024, les Français ont perdu… 7,6 milliards d’euros à cause d’arnaques en ligne. Oui, milliards. On parle ici de piratage de comptes, phishing, virus, faux conseillers bancaires, et bien plus encore. Un véritable raz-de-marée numérique.

Des attaques de plus en plus variées et sournoises

Ce qui m’a frappé dans le dernier rapport de cybermalveillance.gouv.fr, c’est la variété des attaques recensées : 51 formes de cybermenaces traitées en 2024. Le phishing — cette arnaque où l’on tente de vous voler vos infos en se faisant passer pour un site ou un service connu — reste en tête avec 34% des demandes d’assistance, en hausse de 23 % par rapport à 2023. Autant dire que les escrocs affinent leurs techniques.

Les virus ont eux aussi connu une croissance impressionnante de 58 %, tout comme les spams (+54 %) et le cyberharcèlement (+31 %). Même les faux conseillers bancaires, ces soi-disant employés de votre banque qui vous appellent pour “protéger” votre compte, progressent (+18 %). C’est un peu comme si les cybercriminels avançaient plus vite que les moyens mis en place pour les contrer.

1 235 euros envolés chez les 25-34 ans

Si vous pensez que seuls les seniors sont ciblés, détrompez-vous. D’après McAfee, ce sont les jeunes adultes, ceux qui passent leur vie en ligne, qui sont les plus exposés. Les 25-34 ans perdent en moyenne 1 235 euros par arnaque. Ce n’est pas qu’ils sont naïfs, mais bien parce qu’ils sont les plus actifs sur les plateformes numériques — et donc plus visibles pour les escrocs.

Une autre statistique m’a particulièrement fait réfléchir : 23 % des victimes d’arnaques le sont à nouveau dans l’année suivante. Comme si, une fois piégé, on devenait une cible facile. C’est dur à lire, mais ça m’a permis de comprendre pourquoi certaines personnes dans mon entourage ont vécu ça plusieurs fois. Et surtout pourquoi l’impact n’est pas que financier.

L’impact psychologique est bien réel

Selon McAfee toujours, 78 % des Français qui ont été victimes d’escroqueries en ligne ont vu leur confiance en eux ou envers les autres affectée. Moi-même, avec ce faux SMS de colis, j’ai passé dix minutes à vérifier si j’avais cliqué ou non. J’ai changé deux mots de passe. Et pendant quelques jours, j’ai été méfiant vis-à-vis de tout : mails, messages, même les pubs sur les réseaux.

Cette méfiance est devenue une forme d’autodéfense : 39 % des Français disent être aujourd’hui plus prudents qu’il y a un an en ouvrant des e-mails. C’est triste d’en arriver là, mais c’est nécessaire.

Comment (vraiment) se protéger ?

Alors, qu’est-ce qu’on fait ? Voici quelques solutions concrètes, que j’applique désormais à la lettre :

  • Toujours vérifier l’expéditeur. Vous voyez un lien et vous avez de cliquer ? Faites comme moi, je prends maintenant et systématiquement 10 secondes pour copier-coller l’URL et faire une recherche avant de cliquer.
  • Utiliser des plateformes reconnues pour les achats, les services, les paiements. Cela semble bête à dire mais je n’effectue mes que sur des sites connus et avec paiement sécurisé.
  • Se méfier des offres trop belles pour être vraies. Non, si vous voyez un iPhone à 299€, c’est probablement une arnaque.
  • Protéger ses appareils avec antivirus et VPN.

Le mot de la fin : ne culpabilisez pas

Ce que je retiens de tous ces chiffres, au-delà de leur gravité, c’est qu’on est tous concernés. Que l’on soit ultra-connecté ou non, jeune ou senior, ingénieur ou retraité, personne n’est à l’abri.

L’important, c’est de rester informé, d’en parler autour de soi, et de ne pas culpabiliser si l’on tombe dans le piège. Les arnaqueurs sont professionnels, organisés, et utilisent des leviers psychologiques puissants.

Alors oui, moi aussi j’ai failli cliquer. Et aujourd’hui, j’en parle. Parce que c’est en partageant nos expériences qu’on évite que d’autres tombent.

Et vous, avez-vous déjà été victime ou frôlé la cyberarnaque ? Partagez votre histoire. Parlons-en. Ensemble, on peut reprendre un peu de contrôle sur nos vies numériques.

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