Lecture : Conditions Générales d’Usurpation de KeoT

Vous aimez les thrillers et la cybersécurité ? Conditions générales d’usurpation est fait pour vous. Ce roman écrit par KeoT, autoédité et disponible à la vente au prix de 12,5€, a été une belle découverte.

Résumé du livre

Je m’appelle Melissa Allen, et je livre des burgers à vélo. Ouais. C’est pas ce que je voulais avoir sur mon CV, mais quand on a raté sa bourse d’études à un dixième de points près… on essaye de se débrouiller.
Mon rêve, c’est plutôt le paradis nerd californien. Un poste chez un des géants de la Silicon Valley… Je suis sûre que j’ai le niveau.
Mais il faut les diplômes (d’un cursus prestigieux, si possible). Et donc, l’argent.
Avec mes petits boulots, je n’aurai jamais ni l’un ni l’autre, c’est sûr…
Et pourtant… à force de traîner sur des darknets, je vois d’autres moyens. Pas tout à fait légaux, d’accord.
C’est juste pour payer mes droits d’entrée, promis. Et si possible, pas ceux d’une cellule, combi orange comprise.

Tout d’abord, il faut savoir que la plume de KeoT participe grandement à l’appréciation de ce roman. L’histoire est racontée à la première personne, par Melissa, qui a 19 ans et parle donc avec un langage particulièrement jeune. Sa personnalité m’a d’ailleurs beaucoup faire rire, l’auteur arrivant à transcrire ses pensées de façon humoristique et très réaliste. J’ai moi-même 20 ans et me suis beaucoup retrouvée dans sa façon de parler, de penser, et de jurer (sauf pour le langage informatique, au grand damne de mon père, propriétaire de ce blog…).

En parlant d’informatique, qui est le thème principal de ce roman, j’ai eu peur au départ de ne rien y comprendre. Or, l’auteur est très pédagogue ; les termes techniques utilisés sont très bien expliqués, sous forme de petite note en bas des pages ou même par Mélissa elle-même. Ainsi, cette barrière de langage dans la vie courante n’en était absolument pas une dans ce livre, et m’a même permis d’apprendre des choses (vous saviez ce que c’était un black hat vous ?).
J’ajoute que j’ai trouvé l’histoire originale, n’ayant pas l‘habitude de lire des romans axés sur les cyberattaques. En effet, ce thriller n’est pas une enquête pour meurtre, mais bien une enquête pour cyberattaque.

J’ai particulièrement apprécié le personnage de Melissa qui, comme je le disais, est un personnage jeune dont on lit les pensées, et qui semble être dépassée par les évènements. Jeune fille sans argent, qui travaille en tant que livreuse à vélos car n’a pas de diplôme dans ce qu’elle veut faire, soit de la programmation, et donc qui ne peut se faire embaucher dans les boîtes auxquelles elle inspire, elle peine à trouver sa place dans ce monde. En parcourant le darknet, elle trouve le moyen de se faire de l’argent en hackant la domotique des personnes riches et en leur demandant des rançons. Sauf que cette activité prend une ampleur qui la dépasse, et à laquelle elle ne s’attendait pas. Elle se retrouve alors impliquée, malgré elle, dans des activités auxquelles elle n’aspirait pas…

Dans un décor américain, entre Washington et le cœur de la Californie, plus précisément au cœur de San Francisco et de la Silicon Valley, au milieu des grandes firmes américaines, KeoT nous offre un thriller plein de rebondissements et qui tient en haleine. En plus, il se lit très facilement, d’où j’ai beaucoup apprécié ma lecture et aurait aimé un tome 2.

Il faut savoir que KeoT a écrit d’autres histoires spin-off de Conditions Générales d’Usurpation. Il y a Les Botnets de Noël, dont vous pourrez d’ailleurs trouver une réédition d’ici début décembre et que vous pouvez lire indépendamment de CGU, dont voici le résumé : Un botnet, c’est une armée de machines zombies dont peut faire partie votre ordinateur, votre smart télé, n’importe lequel de vos objets connectés ou même votre box. Le hacker qui la contrôle s’en sert pour inonder le monde de spams ou lancer des attaques…
Et ça, c’est ce que Melissa va essayer d’éviter, au lieu de profiter des vacances de Noël tranquilles en famille.
Avec NoD, la cybermercenaire, son passé de hackeuse la rattrape, et la voilà à nouveau entraînée dans le côté sombre du net…

L’auteur a également écrit Land of free, qui concerne Josh, le cousin anti-gouvernement de Mélissa qui rêve de savoir programmer comme elle. Il se déroule à la fin de CGU, lorsque Josh rejoint Mélissa à San Francisco, Melissa apparaissant alors comme personnage secondaire.
Voici le résumé : San Francisco, l’été californien, l’esprit Silicon Valley…
Quand Josh débarque avec ses cartons, c’est pour un nouveau départ loin des mauvaises habitudes. Celles du genre qu’on sniffe, qu’on gobe sur du papier buvard, et qui rendent la vie plus fun. Mais attention, Josh n’est pas un addict, c’est juste pour faire la fête…
Maintenant, fini les conneries. Le Josh 2.0 est arrivé.
Surtout qu’il décroche vite un vrai boulot de Valley-boy avec un patron californien pur jus, fan de surf et de yoga matinal sur la plage.
Land of the Free est plus qu’un service web, c’est un véritable état d’esprit, une philosophie pour retrouver la liberté dans un monde oppresseur, etc, etc. Du moins, ça, c’est ce que décrit le boss.
Sous un ciel californien nimbé de fumées diverses, un jeune paumé essaye de trouver sa place au soleil. Dans sa quête d’un peu de fric et d’assez de substances pour tenir la route, peut-être en viendra-t-il à trouver autre chose : un sens ?

Ainsi, si vous vous baladez sur ce blog, à dominante informatique, et que vous aimez lire des livres à suspense, ce roman est définitivement fait pour vous !